bmaaaaah bmah bmaaaaaah, criiiiitchkiiiiiii la blonde communiquait avec ses bêtes. Extasiée devant leurs cheveux fabuleux elle leur chantait une berceuse. Son meilleur ami végétal jouait de l'intestin grêle. C'était un moment comme les autres pour la taupe, elle hurlait de sa voix sur-aiguë des paroles de son invention pour faire pousser les cheveux. Assise dans de la boue de première qualité, appuyée sur un vieil arbre, elle appâtait avec ses sons monstrueux de nouvelles mouches pour son troupeau. Cette cacophonie sans nom était magnifique, d'une beauté à couper le souffle. A moitié nue, elle n'avait jamais froid, comme si son corps décharné et blanc n'avait peur de rien. Après tout, c'était elle le cauchemar. Un sein sorti de sa robe en poil de ses bêtes, elle allaitait un autre ami qu'elle s'était créée. Elle s’époumonait pour endormir tous ses camarades. Les cheveux sales et les pommettes rouges, elle était une taupe. Horrible et attirante. Le tableau était fascinant, même s'il était habituel pour les habitants de Skillington. Aliénor était l'éleveuse de mouches chevelues.




Tu vas la réveiller ! Tu hausses des épaules, après tout ce n'est qu'une humaine. Tu la trouve laide, son visage est trop rond, elle est trop bronzé, ses cheveux sont trop clair, sa respiration est trop lente. Tu ne peux pas supporter tant de laideur, tu avais pourtant dit que tu n'y toucherais pas, ce soir tu devais juste voler des chiens pour tes amis. L'autre taupe te regarde, il a le même regard sadique que toi. Ce soir vous allez vous amuser. Alors que l'humaine semble dormir à point fermé, tu trouves des ciseaux. L'autre taupe est partie dans un coin de la maison, il y aurait un petit frère parait-il. Tes yeux dilatés par la nocturnaline, cette racine t'aide à réfléchir à la punition digne de cette laideur sans nom. Un coup de ciseaux dans les longues mêches blondes, dans les draps, les tissus. Tu couds les cheveux ramassés à l'abas-jour, les bouts de draps aux rideaux, les rideaux aux cahiers. C'est un capharnaüm. Alors que pleine de fierté et d'une envie de crier au monde ta beauté tu observes ton chef-d'oeuvre. Kali te protège, c'est magnifique ! Vos yeux se croisent et vous descendez en pouffant les marches de la maison triste à souhait des humains. Dès qu'une table fait son apparition dans votre champ de vision, vous vous arretez. Le coeur battant, le désir envahi peu à peu toutes les parties de vos corps diformes, mieux que la racine de nocturnaline. De nombreux râles étranges sortent de vos bouches, alors qu'il te prend violemment sur le bureau du père. La nuit est à son paroxisme.